- BOLIDE breton du 19 juillet 2011 -

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Comment retrouver la météorite bretonne
du 19 juillet 2011?


- HISTORIQUE:

     Le 19 juillet 2011, très tôt le matin, un bolide traversait le ciel breton. Du fait de son heure matinale: 5h15, peu de gens ont vu l'objet, mais beaucoup l'ont entendu. Ce qui est intéressant, c'est justement ce bruit, qui confirme que le bolide se trouvait entre 0 et 100km de distance maximale par rapport aux témoins. Nous avons même trouvé un témoignage d'un habitant à Mordelles qui affirme que les murs de sa maison ont tremblé comme après un gros coup de tonnerre. Le bolide a donc du passer très prêt...

- LA RECHERCHE:

     Après la récupération de plusieurs témoignages sur place, d'un film pris par une caméra de vidéo surveillance et le travail sur le terrain de chasseurs de météorites, la recherche a pu s'affiner: le bolide avait une trajectoire NE/SO et se serait "éteint" entre Paimpont et Campénéac (35 - Ille et Vilaine) après s'être fragmenté.

     Lorsqu'il s'"éteint" et se fragmente, il n'a pas encore touché terre. Les météorites arrivent avec des vitesses oscillant entre 20 et 70 km par seconde ce qui va rendre difficile la définition d’une localité exacte.

Ci-dessous la petite vidéo prise par la caméra de surveillance:


     D'après un des rares témoignages visuels, une personne affirme avoir vu passer le bolide avec une trajectoire assez verticale au dessus de Beauvais, en direction de Néant-sur-Yvel et a entendu le bruit 20 à 30 secondes après. La vitesse du son est de 340m par seconde. Ce qui fait que le bolide a explosé entre 7 et 10 km de Beauvais sur une trajectoire Est/Ouest.
Si vous ne l'avez pas déjà, je vous conseille de télécharger et installer Google Earth sur votre ordinateur.

     Si on trace des lignes de 7 et 10 km partant de Beauvais, voici ce que l'on obtient (la ligne du bas étant la trajectoire supposée de la chute depuis son apparition):

(cliquez sur l'image pour agrandir la photo)

     Cette première explosion authentifiée indique le point où le bolide s'est divisé en deux ou plusieurs morceaux.
Il se peut bien sûr que l'objet se désintègre complètement avant de toucher le sol...Mais si ce n'est pas le cas, on peut penser que le (ou les) premier(s) morceau(x) sont tombés après Néant-sur-Yvel pratiquement au moment de l'explosion. Les plus grands morceaux ayant une plus grande vélocité se retrouvent forcément plus loin dans l'axe.

     Voici donc la zone supposée de la chute de la météorite (si le bolide a bien touché le sol):

(cliquez sur l'image pour agrandir la photo)

- GUIDE ET CONSEILS:

Si vous partez à la chasse aux météorites, n'oubliez pas d'emporter un aimant. En effet, 92% des météorites contiennent un mélange de fer et de nickel et elles réagissent avec l'aimant.

Le marquis de Mauroy écrivit au début du XXème siècle un manuel à l'usage des missionnaires et explorateurs afin de leur apprendre comment reconnaître une météorite. Parmi ses premiers conseils, il suggérait de faire une visite dans un musée ou une institution conservant ces objets afin de se familiariser avec eux. Le conseil reste toujours d'actualité et je ne peux qu'encourager les futurs chasseurs de météorites à visiter un musée ou un planétarium où ils pourront voir et peut-être toucher ces fameux "cailloux de l'espace".

Vous pouvez aussi visiter nos pages météorites pour voir un certain nombre de photos en cliquant ici

La France ne se prête malheureusement pas à la recherche de météorites.
Les endroits avec de la végétation, les champs cultivés et les forêts sont pratiquement inexploitables.
En fait, suite aux relevés que nous avons faits, la zone de recherche de la météorite bretonne est, hélas, dans ce cas (cf photo ci-dessous)... Plutôt que de chercher dans les champs ou les forêts, il vaudrait mieux se concentrer sur les routes, les parkings et toutes les surfaces bitumées. C'est ainsi que l'on a retrouvé à Turin en Italie et au Nouveau Mexique (Portales) de magnifiques fragments, parfois en découpant même le bitume impacté par la météorite.  La probabilité de trouvailles est beaucoup plus évidente sur les chemins de terre que dans les champs. Une autre petite astuce est de regarder les toits des granges ou des maisons pour y repérer un trou inhabituel. Il est préférable aussi de ne pas se lancer dans la chasse à la météorite pendant une journée de beau soleil, c'est certes beaucoup plus agréable mais les ombres et les reflets sont très trompeurs et font perdre beaucoup de temps, sans compter que l'on perd une grande partie de vision pour la recherche (tout ce qui est face au soleil est noir).

Au milieu du mois d'août 2011 nous avons été contactés par l'équipe de l'émission "C dans l'Air" d'Yves Calvi car j'avais participé dans les années 90 à deux diffusions sur les météorites. J'ai émis des doutes quand à la possibilité de retrouver rapidement des fragments et surtout sur la valeur des témoignages humains; d'autre part je lui ai fait remarquer  que cet épisode de la météorite bretonne tombait à point au milieu de l'été pour combler le manque d’ évènements médiatiques : en effet cela rappelait plusieurs alertes qui ont surgi ces dernières années au mois d’août et qui se sont révélées des "flops météoritiques":

- D'abord la météorite ALH 84001, une météorite martienne dans laquelle les américains prétendaient avoir trouvé des traces de vie martienne ( le président Clinton était venu au Congrès avec cet argument pour défendre l'enveloppe budgétaire de la NASA), en fait c’était de la pollution terrestre.

- Dans la nuit du 11 au 12 août 1993 une "pseudo météorite" s'écrase sur le village de Volgesheim en Alsace, je suis prévenu et je me rends sur place, l'évènement fait même la première page du Figaro, en fait il s'agissait d'un galet du Rhin, bien terrestre, sans doute tombé d'un aérostat ou jeté par un gamin, de toute façon ce n'était absolument pas une météorite.

- Le 17 août 2006, publié par un journal du Sud Ouest: JC Magnien, 59 ans, enseignant à la retraite, a découvert une météorite encore brûlante sur sa pelouse, il s'agissait en fait d'une scorie de haut fourneau !!

- Sans parler d'un nodule de marcassite exhibé aux informations de 13h sur TF1 comme une magnifique météorite...
Le témoignage humain reste fragile, pour nous particulièrement qui recueillons entre 20 et 30 témoignages par semaine sur des objets soi-disant extraterrestres. Mon fils a fait une statistique : 1 cas sur 3000 est une vraie météorite.
Nous sommes depuis les années 1990 au cœur de l'activité météorite, cela nous a permis de reconnaître ou de retrouver quelques météorites exceptionnelles: Chitenay, Mont Dieu, Alby sur Cheran, St Ouen en Champagne, St Aubin, Tuan Tuc, Tafassasset, Draveil etc...
Le problème avec les observations visuelles d'un bolide est qu'il est difficile pour une personne non avertie de décrire précisément l'axe et la direction du phénomène. Pour la météorite d'Epinal observée en février 2005, un travail considérable avait été fait par le club d’astronomie local mais très vite ils s'étaient aperçu que les témoignages partaient dans tous les sens et rien n'a jamais été retrouvé.

Espérons que la météorite bretonne donnera de meilleurs résultats.
Bonne chance en tout cas à tous ceux qui se lanceront dans la chasse aux météorites et même si la probabilité de trouver un morceau est extrêmement faible, comme au LOTO, 100% des gagnants ont tenté leur chance !

 

Avec beaucoup moins d'informations que nous en avons maintenant, nous étions partis mi-août à la recherche de cette météorite. Nous avons commencé à Mordelles (juste à côté de Rennes) puis suivi l'axe du bolide en direction de Ploërmel. Nous avons terminé nos recherches infructueuses du côté de Beignon.

Cliquez sur les images pour les agrandir

Louis Carion à la recherche de la météorite bretonne


Vu des zones de recherche: ça va être compliqué...


Point de départ de notre "chasse", et oui, le bolide est passé mardi 19 juillet au matin !

     

"Le Coin"... Oui, mais est-ce le bon ? :)


Orientez plutôt vos recherches sur les routes bitumées et les chemins


Vu des zones de recherche

     

L'article sur la "pseudo météorite" de l'été 2006


Un fragment de la météorite de Portales avec son trou dans le bitume


La fameuse météorite ALH84001
(photo ©NASA)